En imaginant cette formule instrumentale “sans tambour ni trompette”, Django Reinhardt et Stéphane Grappelli ont marqué de leur empreinte l’histoire du jazz. De l’enthousiasme des années 30 aux splendeurs de l’après-guerre, l’aventure du Quintette à cordes du Hot Club de France fait entendre un perpétuel renouvellement.

Entièrement remasterisée et rassemblée pour la première fois dans son intégralité, l’oeuvre-phare des deux maîtres européens souffle un incroyable vent de liberté.

Vol. 1 - 1934 / 1935

Vol. 2 - 1935

Vol. 3 - 1936 / 1937

Vol. 4 - 1937

Vol. 5 - 1938 / 1939

Vol. 6 - 1939

Vol. 7 - 1946 / 1947

Vol. 8 - 1947 / 1948

préface de Didier Lockwood

Autant le dire de suite, cette intégrale du Quintette à cordes de Django Reinhardt et Stéphane Grappelli, couvrant les enregistrements des années 1934 à 1948, est un véritable trésor. De l'écoute du premier morceau du premier volume au tout dernier du dernier volume, on chemine à travers ce que pourrait être le voyage initiatique de deux génies de la musique. Si la grâce est présente dès les premières notes, l'évolution du discours des deux musiciens est constante. On "voit" de nos oreilles deux diamants bruts se polir et se facetter de mille éclats, sous la magie de leur inspiration lumineuse. Bien qu’on distingue clairement dès le début deux personnalités bien marquées, on

constate rapidement qu'une sorte de plasticité, de mimétisme s'établit entre eux. D'un côté le terrien, l'instinct à l'état pur, d'un

sens musical inné ; de l'autre l'aérien, le dandy, à l'élégance toute "britannique". L'alliance de la terre et de l'air, qui engendre le

feu.Il y a dans ce parcours un parfum de transmutation alchimique qui se crée autour de la personnalité et la culture de chacun des deux compères. Cette transmutation s'opère à partir d'un rythme, d'une danse commune, et se matérialise dans un lyrisme et une phraséologie musicale d'une extrême richesse mélodique et expressive.

Et voilà que sous nos yeux se manifeste l'avènement d'un style unique, un style de jazz qui se détache avec brio du jazz américain...

Pour conclure, il se dégage de ces presque huit heures d'enregistrements un sentiment d'intemporalité, une hypnose d'un temps suspendu. Ne serait-ce pas ça l'immortalité ? En tout cas, cette fantastique intégrale envoie directement Django et son ami Stéphane au panthéon du jazz. C'était un grand honneur d'en rédiger une préface.

Bonne écoute.

Cette intégrale est une idée absolument merveilleuse. C'est juste génial d'y avoir pensé, et de l'avoir fait de cette manière-là ! C'est une musique avec laquelle j'ai grandi, que j'ai toujours entendue, et que j'écoute encore, une source d'inspiration constante. Mais l'entendre avec ce son-là, en sentant les musiciens aussi près, comme s'ils avaient enregistré hier, c'est pour moi quasiment une redécouverte. Une pure joie !