Rue de la Muette fait le Zèbre...Pourquoi Rue de la Muette ? Ça sonne comme un jeu, Rue de l’Amuette, de l’amusette, une rue dans laquelle passerait un magicien funambule qui joue avec le décor pour en faire un numéro de cirque, un court métrage entre Fellini et Charlie Chaplin, une scène de théâtre entre burlesque et tragicomédie. Et Le Zèbre de Belleville est parfait pour ça. Vendredi 11 Septembre, on y est.
Il nous emmène en visite vers cette rue qui est aussi une partie du décor de la vie de famille, sa famille ? Quand on apprend que la rue de Muette serait du côté de Drancy, la comédie devient drame. Rue de la Muerte ? Une lettre qui change et tout est plus noir. Mais le magicien ne fait qu’esquisser le tableau, il y a suffisamment de signes et de pistes pour qu’on fasse le chemin seul. Comprend qui veut… Avec cette voix râpeuse qui porte toujours d’étranges douceurs, et qui cache le sanglot d’un enfant orphelin de petits bonheurs volés, en d’autres temps pas encore oubliés, Patrick Ochs fait vivre son petit théâtre d’Ombres chinoises. Il l’éclaire par les rires de la clarinette klezmer, souligne par les caresses du cajón, les pas de danse de l’accordéon. Il joue et danse ses mots, sculpte et dessine les paysages de ses chansons-tableaux sensibles. Cette rue, elle est peut-être un peu partout dans nos mémoires, comme un souvenir en filigrane, et ces temps ne sont peut-être pas révolus.
Quinze ans de tournées, plus de mille scènes, cinq albums, avec Ombres chinoises, c’est comme le chef d’oeuvre des compagnons qui ont tous oeuvré pour cet album, et signé chaque en chanson en collectif, Gilles Puyfagès (acc) Vincent Mondy (cl, sax) Eric Jacquard (percus) et Patrick Ochs , la voix. Norbert Gabriel (concert du 11/09/15 au Zèbre de Belleville, Paris)

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