Cet artiste résolument atypique sait également manier, parfois à la manière d'un Gainsbourg empreint de noblesse, l'art de la provocation. Quand son frère François est ministre de la Défense, Philippe s'autoproclame ministre de la Défonce au Printemps de Bourges, ce qui fait quelques vagues dans le sérail politique… Léo bête à part ? Assurément. Mais au-delà d'une imagerie déglinguée et titubante, c'est une sensibilité exacerbée, bombardée d'émotions, une tendresse fragile et une force indestructible qui s'expriment à travers une oeuvre luxuriante et variée, unique dans les annales pluridisciplinaires dont Léo noircit la marge de ses éclats de vers. Aujourd'hui, le bonhomme a soixante ans et fait figure d'ancien combattant, de capitaine pirate à la barre d'un bateau ivre dérivant au large des côtes de la norme. Et ce vieux loup de mer poursuit inexorablement sa route vers des destinations que lui seul connaît.
Frédéric Lecomte
Philippe Léotard chante comme quand on tombe, il balbutie des mots, et bien plus que d'autres, il sait dire la nostalgie poisseuse de la vie, le sang noir, très noir, des jours. Touchant, décalé, à deux doigts de se rompre, Philippe Léotard fait tituber le temps.
Mots d'effractions, de solitude, de révolte et de déprime, brûlures et cendres de l'amour, ombre de la mort, voici les textes écrits de sa main et de son sang et qui coulent en lyrisme impétueux.
Une sensibilité exacerbée, bombardée d'émotions, une tendresse fragile et une force indestructible qui s'expriment à travers une oeuvre luxuriante et variée, unique dont Léo noircit la marge de ses éclats de vers.
Coffret 2 cd’s : Les Grands Prix Charles Cros* réunis en un coffret, les 2 magnifiques premiers albums de Philippe Léotard,
« A l'amour comme à la guerre » (1990)
et « Léotard chante Ferré » (1994). Deux albums désormais des classiques de la chanson, distingués tous deux par l'Académie Charles Cros, symbole des interprétations exceptionnelles de cet artiste rare.
|