Née à Nancy elle passe toute son enfance à Annecy où ses parents s’installent tout d’abord rue de la poste puis rue Petit-Brogny. Elle s’intéresse tout de suite au théâtre et lorsque la troupe du lycée monte Cyrano de Bergerac, elle est naturellement Roxanne.

Elle est renvoyée de son lycée pour avoir chanté des chansons de Charles Trenet au cours d’une fête scolaire : Les airs de swing ne convenait pas alors à ceux qui y voyaient l’expression d’une musique judéo-nègre.

L’année suivante après la libération de la ville elle est réintégrée et peut finir la préparation du bachot. Elle gardera de cette époque un goût pour la révolte contre toutes les oppressions. Certains de ses camarades ayant été déportés ou fusillés par les allemands.

C’est en souvenir de cela qu’elle signera le manifeste des 121 contre la guerre d’Algérie, ce qui lui vaudra une interdiction des antennes nationales.

Son bac en poche, elle traverse le lac d’Annecy et devient co-productrice d’émissions à Radio Genève : C’est là qu’elle débute en 1948 en enregistrant le 16 juin de cette année-là Berceuse de Charles Trenet et Ballade du cordonnier  de Jean Tranchant. Elle y grave aussi ses huit premières faces pour la maison Decca avec pour accompagnement l’orchestre de la radio suisse.

Mais Paris l’attire : elle s’inscrit au cours d’Art dramatique de Jean-Louis Barrault, elle rencontre Roger Blin et le mime Marceau. Trop jeune elle ne peut prétendre aux premiers rôles du répertoire, elle se tourne alors vers la chanson. C’est la grande époque de Saint Germain des Prés ; les auteurs n’hésitent pas (Aragon, Soupault, Queneau) à participer à l’élaboration de chansons. Elle reprend Han Coolie, adaptation d’un poème de Fritz Hall par Louis Aragon sur la condition des coolies en Chine : Elle se produit en robe de bure, les cheveux rouges et en sandales de moines !

Jacques Canetti l’engage pour le théâtre des Trois baudets et pour l’écurie Philips, la marque de disques dont il vient de prendre la direction. Mais Paris c’est surtout la rencontre avec Léo Ferré qui sera un tournant décisif dans sa carrière. En 1954 elle obtient son premier Grand Prix du disque avec L’homme, trois autres suivront. Elle restera sa plus fidèle interprète et enregistrera plus de cinquante de ses chansons.

Le 3/11/1961, elle présente son premier récital au Théâtre de la Gaîté Montparnasse : elle ne s’arrêtera plus. Viendront alors l’Olympia et le plus souvent Bobino qui reste son Music-Hall favori puisqu’elle y reste à chaque fois trois à quatre semaines.

En 1969, elle invite Maurice Fanon et Boby Lapointe. En 1970 elle partage l’affiche avec Les Frères Jacques, elle y crée huit nouvelles chansons dont La limonade et Un jour j’ai cru te perdre de Louis Aragon.

Elle y reviendra de nombreuses fois puis choisira de partir à l’étranger pour l’Asie, l’Amérique du Sud et abandonnera la scène en 1983 après une triomphale tournée au Japon.

En 1994 elle est invitée par Jean Guidoni aux Francofolies de la Rochelle, en trois chansons, elle met la salle debout. Après le spectacle, le directeur d’une grande salle parisienne lui propose de se produire chez lui. « C’est très agréable d’être regrettée », lui dit-elle.

Elle s’éteindra au milieu des siens le premier jour du printemps dans sa maison de Bry sur Marne en 1998.

Gérard Paris

01) La Fille de Londres (P. Mac Orlan / V. Marceau, 1953) 2’45

02) La Belle de mai (P. Mac Orlan / V. Marceau, 1971) 3’49

03) Écrit sur les murs (P. Mac Orlan / Ph. Gérard, 1997) 2’25

04) La Fille des bois (Mac Orlan / L. Ferré, 1961) 3’04 

05) Terre promise (P. Mac Orlan / Ph. Gérard, 1997) 2’39 

06) La Chanson de Margaret (P. Mac Orlan / V. Marceau, 1962) 3’37 

07) Souris et souricière (P. Mac Orlan / Ph. Gérard, inédit) 1’53 

08) Baudelaire (Ch. Baudelaire / S. Gainsbourg, 1962) 2’10 

09) Le Serpent qui danse (Ch. Baudelaire / L. Ferré, 1961) 3’03 

10) Spleen (Ch. Baudelaire / L. Ferré, inédit) 3’34 

11) Pauvre Rutebeuf (Rutebeuf / L. Ferré, 1956) 4’04 

12) Noël (L.  Berimont / L. Ferré, 1961) 4’24 

13) Adieu (R. Queneau / J. Dieval, 1997) 1’16 

14) Tuileries de mes peines (R. Queneau / G. Calvi, 1964) 2’19 

15) Il pleut (R. Queneau / J. Dieval, 1997) 0’49 

16) L’Amphion (R. Queneau / J. Dieval, 1997) 1’02 

17) Bilbao song (B. Brecht / K. Weill, 1972) 4’45 

18) La Fiancée du pirate (B. Brecht / K. Weill, 1967) 3’35 

19) Mère Courage (B. Brecht / P. Dessau, 1972) 3’19 

20) Comme on fait son lit on se couche (B. Brecht / K. Weill – A. Vidalie, 1997) 3’58 

21) Chant de la Havane (B. Brecht / K. Weill – A. Vidalie, 1966) 2’39 

22) Le Meilleur des mondes (Ph. Soupault / A. Popp, 1964) 1’51 

23) Chanson pour les baptêmes (Ph. Soupault / A. Popp, 1964) 1’33 

24) Madrigal (Ph. Soupault / A. Popp) 1’48 

25) Funèbre (Ph. Soupault / Ch. Verger, inédit) 0’53 

26) Chanson de la fileuse (Ph. Soupault / A. Popp, 1964) 2’56 

27) Une fois n’est pas coutume (Ph. Soupault /André Popp, 1961) 2’32 

28) Les Beaux enfants (P. Seghers / Ph. Gérard, inédit) 1’36 

29) Adios amigos (P. Seghers / J. Loussier, 1964) 2’46 

01) Il n’y a pas d’amour heureux (L. Aragon / G. Brassens, 1962) 3’20 

02) Tu n’en reviendras pas (L. Aragon / L. Ferré, 1961) 2’31 

03) La Belle jambe (L. Aragon / J. Kosma, 1963) 1’31 

04) Est-ce ainsi que les hommes vivent (L. Aragon / L. Ferré, 1961) 3’42 

05) La Porte d’Elvire (L. Aragon / P. Amar, 1964) 2’03 

06) Un jour j’ai cru te perdre (L. Aragon / T. Mario, 1968) 2’47 

07) Blues (L. Aragon / L. Ferré, 1963) 3’00 

08) Julienne (L. Aragon / P. Amar, 1967) 2’50 

09) L’Inconnue du printemps (L. Aragon / T. Mario, 1964) 1’59

10) La Veille où Grenade fut prise (L. Aragon / P. Amar, 1964) 1’44 

11) Le Chant des vauriens (L. Aragon / P. Amar, 1968) 2’04 

12) Han Coolie (L. Aragon / P. Amar, 1962) 3’21

13) L’Ile saint Louis (L. Ferré / F. Claude , 1953) 3’15 

14) Les Amoureux du Havre (L. Ferré / L. Ferré, 1954) 2’38 

15) Le Piano du pauvre (L. Ferré / L. Ferré, 1954) 2’41 

16) Mister Georgina (L. Ferré / L. Ferré, 1963) 3’34 

17) La Chanson des amants (L. Ferré / L. Ferré, 1967) 2’44 

18) La Poisse (L. Ferré / F. Claude, 1959) 2’04 

19) L’Homme (L. Ferré / L. Ferré, 1954) 2’49

20) Graine d’ananar (L. Ferré / L. Ferré, 1954) 3’05 

21) Le Temps du plastique (L. Ferré / L. Ferré, 1956) 2’32 

22) Jolie môme (L. Ferré / L. Ferré, 1961) 2’38 

23) Paris canaille (L. Ferré / L. Ferré, 1953) 3’24 

24) La Maffia (L. Ferré / L. Ferré, 1961) 3’18 

25) C’est la vie (L. Ferré / L. Ferré, 1967) 3’45 

26) La Poésie fout le camp Villon (L. Ferré / L. Ferré, 1967) 3’26

 

01) Le Temps du tango (J-R Caussimon / L. Ferré, 1967) 3’59 

02) Comme à Ostende (J-R Caussimon / L. Ferré, 1972) 3’20 

03) L’Écharpe (M. Fanon / M. Fanon, 1972) 3’46 

04) Dormir (P. Eluard / Ph. Gérard, 1970) 2’21 

05) Black trombone (S. Gainsbourg / S. Gainsbourg, 1962) 2’32 

06) La Recette de l’amour fou (S. Gainsbourg / S. Gainsbourg, 1962) 1’45 

07) Les Goémons (S. Gainsbourg / S. Gainsbourg, 1962) 2’21 

08) Les Nanas au paradis (S. Gainsbourg / S. Gainsbourg, 1962) 3’17 

09) L’amour à la papa (S. Gainsbourg / S. Gainsbourg, 1962) 2’21 

10) L’Assassinat de Frantz Lehar (S. Gainsbourg / S. Gainsbourg, 1962) 1’59 

11) Le Cirque (S. Gainsbourg / S. Gainsbourg, 1962) 1’37 

12) Il était une oie (S. Gainsbourg / S. Gainsbourg, 1962) 1’54 

13) Le Voyageur (F. Carco / Ph. Gérard- F. Moslay, 1959) 3’57 

14) Quand vous mourrez de nos amours (G. Vigneault / G. Vigneault, 1964) 2’19 

15) Mon Pays (G. Vigneault / G. Vigneault, 1967) 2’30 

16) Quand nous nous sommes reconnus (G. Vigneault / G. Vigneault, 1967) 2’51 

17) Tam di delam (G. Vigneault / G. Vigneault, 1967) 2’17 

18) Le Livre (G. Vigneault / G. Vigneault, 1966) 2’57 

19) Jack Monoloy (G. Vigneault / G. Vigneault, 1967) 2’29 

20) Les Vieux mots (G. Vigneault / G. Vigneault, 1966) 3’23 

21) Tombé la nuit (G. Vigneault / G. Vigneault, 1966) 2’41 

22) Poussière (G. Vigneault / G. Vigneault, 1970) 2’24 

23) Pendant que (G. Vigneault / G. Vigneault, 1966) 2’28 

24) La Lune chinoise (G. Vigneault / G. Vigneault, 1997) 1’45 

25) La Censure (H. Tachan / J-P. Roseau, 1970) 2’44 

26) Paris sur Seine (H. Tachan / J-P. Roseau, 1970) 3’00 

27) La Tendresse (H. Tachan / H. Tachan, 1982) 2’40