L'enfant d'un arbre : un très beau conte musical sur le thème de l'abolition de l'esclavage...
… « Par mégarde, le grand messager vaudou - Papa Legba - ouvre la porte séparant le monde des hommes du monde des esprits. « Kalimbo » apparaît alors… »
Ainsi débute le périple d’un petit tonneau : parti du port négrier de Bordeaux, il rejoint l’Afrique, puis les Iles du Vent, où de simple tonneau il devient tambour « gwo-ka », symbole de la liberté retrouvée. Cette histoire est l’occasion de découvrir la culture musicale guadeloupéenne, le commerce triangulaire et la tragédie de l’esclavage. Ce conte musical est un savant mélange de musiques traditionnelles et modernes qui ont su laisser la place à des textes très contemporains, montrant l’universalité à la fois de la musique et de la nature humaine.
Ce conte musical signe la deuxième collaboration entre Jean-François Delfour et Edmony Krater – déjà réunis en 2000 pour la réalisation du livre-disque "Tanbou", illustré par Piotr Barsony (Ed. Seuil Jeunesse, Prix Octogone 2001 du Livre Jeunesse et Prix de la Francophonie de l’Education Nationale), qui a d’être réédité (Syros Editions) et mis à l’honneur par Citrouille, la revue des Librairies sorcières (avril 2014).
Initié par Jean-François Delfour (qui signe la réalisation) et Edmony Krater, Kalimbo : l’enfant d’un arbre est le fruit d’un travail d’équipe. La mise en scène de Pierre-Olivier Tartarin convoque les ombres chinoises pour donner une subtile réplique aux 6 musiciens-chanteurs-comédiens qui portent le spectacle.
o Faustine Crestey : Papa Legba o Jean-François Delfour : Kalimbo - Piano, Claviers, Percussions o Guillaume Antolinos : Le Fouettard - Guitare, Piano o Edmony Krater : Donga - Percussions o Laurent Dubuc : Un marin - Batterie, Percussions o Wiennen Silveira : Sipho - Percussions, Guitare
A découvrir sans attendre...
Titres inclus dans et album : 01. Le lewoz dz papa legba 02. Le départ 03. Le naufrage du téméraire 04. Sipho 05. Enchainés 06. Donga èvè sé nég mawon 07. Ka 08. Les chardons de la révolte 09. La mort de donga 10. Libérez 11. L'enfant d'un arbre 12. Epilogue "Il était une fois... ça commence toujours comme ça les contes... Parfois, il y a des fées, parfois il y a des esprits qui viennent mettre leur grain de folie, ou de drame dans le récit. Voilà Papa Legba, le messager de dieu et des esprits... Le passeur entre le monde des esprits et le monde des vivants. Qui fait apparaître Kalimbo, l'esprit d'un tonneau, qui devient une sorte de tambour magique. Celui de la musique. Dès le premier chant, choral, on entre dans le vif du sujet, si la musique est belle, les paroles sont plus sombres. C'est l'antichambre de ce qui se fera dans les champs de coton de la Louisiane; du départ des ports négriers qui embarquent les africains vers un nouveau monde pour en faire des bêtes de somme; les traversées sur des bateaux qui naufragent parfois. Et c'est un rescapé d'un de ces naufrages qui raconte l'aventure de l'exil et de l'esclavage. Par un hasard complice, Papa Legba a fait apparaître Kalimbo qui va revivre l'histoire de sa famille, la transmission plus ou moins subliminale des vies de ceux qui l'ont précédé, son histoire africaine. L'histoire de Kalimbo, celle de l'esclavage, renvoie à des pages très sombres, j'allais dire très noires, mais au final, quand on met en perspective cette histoire de Kalimbo, et ce qui se passe aujourd'hui, d'étranges résonances nous interpellent. Le Téméraire, ce bateau qui transporte du bois d'ébène vers d'autres terres « d'accueil » - on peut mettre des doubles guillemets- ça vous fait pas penser à d'autres bateaux de fortune qui s'échouent ici ou là... On disait « fortune de mer » pour les aléas, bons ou mauvais des expéditions maritimes. Dans ce conte, les musiques sont nimbées de sortilèges, cette touche nostalgique, envoûtante, majestueuse et magique... Comme un conte, magique et cruel parfois, profondément humain. Kalimbo, c'est la genèse du peuple du blues…" Norbert Gabriel
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