ATTENTION, tempête verbale sous un crâne brillant !
Ses petites chansonnettes de rien du tout, qu'il interprète en dilettante, sont des pièces de bois amoureusement travaillées. On le compare souvent à Bobby Lapointe, mais il y a du Rabelais, du Brassens, du Coluche chez cet homme à l'embonpoint débonnaire et à la sensibilité si vive. Il chante l'amour, il chante les femmes, avec humour, sans mièvrerie, tout en rondeur...
Gérard Morel passe beaucoup de temps à l'écriture de ses textes, plein de jeux de mots, d'assonances, de rimes… et la musique vient avec les mots. Humour et amour font l'inspiration pour toujours.
" Il y a deux Gérard Morel : Le Gérard Morel alpiniste du verbe, varappeur de l'octosyllabe, contorsionniste à l'hémistiche, funambule de la césure, qui s'agrippe aux rimes, comme l'antivol s'agrippe à la bicyclette. Ce Morel-là, est un virtuose : suivez le guide, il sera votre sherpa pour pas cher.
Et le Gérard Morel tendre comme un tournedos dans le filet, qui écrit comme il respire : la plume trempée dans les poumons, à quelques artères du cœur... il roule les airs et dans ses mots, il y a de l'oxygène et du plaisir ! C'est un bûcheron à la hache inspirée.
Il fait bon s'étendre sur la plage de son disque, entre le sable et le roupillon... Il vous emberlificote à sa table, vous prend dans ses rets, vous fait goûter la vie douce et légère.
Il y a deux Gérard Morel, mais vous ne pourrez pas les séparer. "
Vincent Roca
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