Le groupe emblématique du Centre-France... Sonnez vielles et cornemuses !
Les Thiaulins de Lignieres : 60 ans d’existence, une renommée exceptionnelle.

Groupe d'Arts et Traditions Paysannes du Berry fondé en 1946 par Roger Pearron. Les Thiaulins sont aujourd'hui une centaine, de tous âges et de tous métiers. Leurs savoirs se complémentent autour de leur passion pour le Château du Plaix, le Musée, l'Assemblée du Plaix, la musique, la danse, le collectage et la restauration des témoignages de l'ancien temps. Ils sont menés par Mic Baudimant, fin cornemuseux, figure du Berry, défenseur des arts et traditions populaires dans la lignée des maîtres sonneurs, conteur, fin connaisseur de la mémoire des contes, croyances et légendes...

Les Thiaulins de Lignières est le groupe de musique traditionnelle dans lequel Gilles Chabenat a commencé à jouer de la vielle. Ensemble, ils viennent d'enregistrer un album consacré aux collectes musicales réalisées par George Sand, Pauline Viardot et Frédéric Chopin dans le Berry, trois artistes emblématiques de la période romantique, qui ont porté un regard tendre et passionné sur les traditions de la région. La Bergerie de Nohant apparaît comme le lieu idéal pour découvrir un répertoire où se croisent, pour un instant, la musique savante et la tradition paysanne.

Voilà plus de trente ans, l'amitié qui liait Christiane Smeet-Sand à Roger Pearron, fondateur des Thiaulins de Lignières, permit le dépôt provisoire au château du Plaix d'un énigmatique paquet de feuillets manuscrits. Il s'agissait d'un ensemble composite de notations musicales, conservées à Gargilesse, contenant notamment des airs populaires de danses ou de chansons, peu connus, voire inédits. L'émotion fut totale. Peu à peu, les vielleux et cornemuseux du Centre de la France les intégrèrent à leur répertoire, sans forcément se soucier de leur source singulière. En 1999, avec l'accord de Christiane Smeet-Sand, Mme Berger et Cécile Gaillard, étudiante en ethnomusicologie, dressèrent l'inventaire complet de ce qui fut rapidement rebaptisé par les Thiaulins « les manuscrits de Gargilesse ».Consciencieusement calligraphiées, ou parfois juste griffonnées, ces copies et recopies conservent le souvenir de quelques mélodies paysannes. Elles témoignent aussi d'une écriture à plusieurs mains ». Certaines pages sont transcrites par Aurore Lauth-Sand, petite fille de George, d'autres par Lina Calamatta, sa belle-fille. Il est probable également que Pauline Viardot et Frédéric Chopin soient responsables d'une grande part de cette collecte. La partition des deux bourrées composées par Chopin (actuellement conservée en Pologne) tend à prouver que, peut-être par amour pour son hôtesse, le grand pianiste a porté une oreille attentive à la musique berrichonne. Une de ces feuilles volantes a été, sans conteste, rédigée par George Sand.

Elle y a consigné une bourrée, une montagnarde, une bourrée du bourbonnais, « une ronde ancienne » et un air en 6/8 qui rappelle les anciens « branles » ou « ronds » de la tradition du Berry. A l'époque, George n'a que vingt-cinq ans et sa correspondance montre déjà l'intérêt réel qu'elle porte à ses voisins de Nohant et à leur musique.


Bravos Trad' Magazine