Quand le talent de Romanens rencontre la plume de Kent et de Sarclo, ça donne forcément un album atypique et rare !

Farouchement irrésistible

Si ses textes sont rares sa musique ne l’est pas moins et vous ne l’avez peut-être pas encore vu sur scène. Lorsque le sens se marie au plaisir que demander de plus !

Mettez du cœur dans vos oreilles

A la demande générale, l'étonnant Thierry Romanens nous revient avec sa voix éraillée et ses mélodies à fredonner. Et bien qu'il nous arrive du pays des banques, sur scène, ce drôle d'oiseau dépense son énergie sans compter ! Doté d'une présence rare qu'on doit sans doute à sa formation de comédien et à son expérience d'humoriste, Thierry Romanens est capable à la fois de faire rire, réfléchir et danser.

Un album touchant, rieur, tendre, surprenant, léger, sensible, poétique, sensé, inattendu.

dégustez cette belle voix, soyeusement écorchée,  puis ces mots si bellement cousus, décousus et redécousus, qui nous font nous évader pour un voyage au long cours...

Un trio. En tournée promo pour son deuxième album Le doigt dans un bar de Neuchâtel, Thierry Romanens insiste. « Nous avons cosigné et arrangé les 15 titres à trois. Nous avons pensé musicalité avant tout». Quand il cite ses influences, il rend hommage à ses deux musiciens, « même si c'est ma gueule que l'on voit », Patricia Bosshard au violon alto et Wally Veronesi aux guitares. Mais attention, « si nous ne sommes que trois, ce n'est pas une formule au rabais, mais dans l'idée de mieux servir le texte. Et puis les gros trucs, avec basse et batterie, Johnny fait ça mieux que nous ». Sourire, cigarette. A l'écoute, on reconnaît l'écriture de Kent et de Sarclo. « Il y a deux chansons de Sarclo, dont une que j'ai édulcorée. Elle s'appelait « Enculés de riches », c'est devenu « La planète ». Elle colle mieux à mon univers... » A 43 ans, l'humoriste s'est-il assagi ? Certaines mélodies évoquent Romain Didier ou la guitare manouche de Sanseverino. Parfois mélancolique, il chante l'amour ou la mort en filigrane comme dans « Perles rouges ». « J'ai écrit cette chanson sur le suicide quand j'ai appris celui de Daniel Zufferey. Je ne le connaissais pas personnellement, mais j'avais lu ses polars et ses romans ». Touché, Thierry Romanens. « Je crois que quand une chanson surprend son auteur, c'est qu'elle est réussie, non Pas torturé, l'artiste, mais soyons lucide, il est difficile de trouver de la gaieté dans ce monde. Et je suis au milieu de ma vie, je réfléchis...» Ce disque est le reflet de son âge, dit-il. De juillet à novembre 2005, le trio s'est concentré sur Le doigt. « Là je me suis dit : je vais au bout de l'écriture, de la musique. On trouve des paroles plus légères aussi, comme dans « Farlatzicotons! ».

J'ai demandé à des amis québécois le mot qu'ils utilisaient pour signifier faire l'amour. Aucun ne me plaisait,  alors je l'ai inventé ! » Le trio a enregistré à Montréal et a fait une confiance totale à François Lalonde, arrangeur et poly-instrumentiste. Dans le « Blaireau », un morceau punk-soft, il chante « La connerie n'a pas de frontière », il explique: « Contre le  terrorisme, on ne peut pas lutter, contre la connerie, oui. Ça raconte la même histoire, mais de manière festive. » L'Alsacien doit son nom  à son grand-père gruérien. Venant de Lyon, où il faisait du café-théâtre, le psycho-motricien adopte les petites villes de Suisse romande.