Mutine, Marie chante la vie, celle qui rit, celle qui pleure, la vie qui tourne et qui s'arrête, la vie en couleur. C'est de la chanson, de la neuve, de la poésie fine, l'enthousiasme de la jeunesse sans naïveté niaise.
Des textes et des musiques éloquents, des couleurs sérieusement fruitées, le tout saupoudré sourire fondant, swing chatoyant, rythmique inspirée, accordéon moelleux. Tout pour convaincre un public réellement populaire, c'est-à-dire convivial de mœurs et exigeant d'oreille.
Un groupe qui séduit d'abord par sa vitalité, sa jeunesse et sa fraîcheur. Servi par des musiques rythmées, parfois métissées, mais toujours fidèles à la tradition de la chanson française. Le ton de ses textes est parfois malicieux et coquins ("La rêverie des maris "), léger et mélancolique ("La ballade des yeux salés "), enjoué ou tendre ("Mon p'tit amour "). Avec l'enthousiasme d'une jeunesse qui refuse une vie sans goût ni saveur, ils revendiquent une existence "sucrée comme une cerise" ("Pas pour moi "). Ils savent aussi esquisser des portraits pleins de subtilité où l'apparente insouciance se transforme en gravité, celui de "Jean " avec son espoir déçu et sa solitude, de cette "Fée carrelage " qui oublie son ennui et sa morne vie dans sa "boite à magie", ou l'évocation pudique d'Hortense avec ses fleurs, de ces pleurs qui remplissent les arrosoirs. Le résultat est un disque plein de ces petits "airs qui font du bien", sans autre prétention que le plaisir ! Charmant ! Des textes à la saveur mi-figue mi-raisin, un univers insolite, des chansons joliment troussées qui tournent longtemps dans les têtes.
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