Toute la chaleur du Nordeste du Brésil
L’ECLAT DE VIE DES ACCORDEONNISTES BRESILIENS
Retrouvez la richesse du forró dans toute sa splendeur : baião, forró, xote, arrasta-pé et xaxado.

L’expression originelle de tout un peuple...
L’extraordinaire vitalité des musiques du Nordeste Brésilien, rois de l'accordéon ou de l'harmonica, ces musiciens animent les indémodables bals populaires où, accompagnés de triangle, tambour zabumba, ils font danser sans relâche sur des rythmes forró, mais aussi xote, arrasta-pé ou frevo.

Depuis quelques années, le forró connait une nouvelle vague très populaire sous la forme du forró romântico (ou electrônico). Ce phénomène est né dans le Nordeste, mais s’est rapidement étendu dans tout le pays. Ce sont des groupes à vocation très commerciale qui conservent seulement quelques éléments du forró original, allant parfois même jusqu’à remplacer l’accordéon par le synthétiseur. Ces bandas proposent des spectacles chorégraphiés à grand renfort d’effets spéciaux qui attirent des foules gigantesques pour danser au rythme facile de chansons romantiques ou à caractère sexuel. Ce raz de marée commercial rend la vie dure aux musiciens fidèles au forró pé-de-serra. Mais, en revanche, il fait vivre bon nombre de musiciens de la jeune génération. Bien que ce forró commercial phagocyte le marché du disque et les ondes radios, le forró pé-de-serra continue à animer les bals populaires, et il garde la vedette des grandes fêtes de São João.
Chaque année, la saison du forró culmine lors des fêtes de São João (la Saint- Jean). Cette tradition héritée du Portugal a acquis au Brésil une importance exceptionnelle. Au calendrier officiel, c’est le 24 juin qui est le jour de São João. Mais dans le Nordeste, c’est tout le mois de juin qui est consacré aux bals forró et aux quadrilhas.

Le forró, la musique qui parle au peuple
Le forró, c'est la bande sonore du peuple « du Pemambouc : une musique qui unit, que l'on danse à deux en se prenant la main et qui englobe une tradition culinaire, une manière de s'habiller, de parler. C'est une culture de résistance », explique Silvério Pessoa. Son album "Bate o Mancà" s'articule autour de l'ceuvre de Jacinto Silva, l'un des maîtres du genre, aujourd'hui totalement oublié. Le disque, réalisé avec l'aide de ce dernier, reflète la musique de la zona da mata et la culture de la canne. Ainsi, le forrô comporte différents rythmes (quadrilles de la Saint jean, xote, xaxado, baiào, marchas) et des instruments spécifiques : accordéon, zabumba, pandeiro, triangle et ganza. Il est lié à une économie agricole avec le maïs, le manioc, etc. C'est aussi une manière d'user d'un chapeau, de lunettes noires et de manches longues pour couper la canne. C'est enfin une manière de vivre et une connaissance populaire qui inclut la poésie et les joutes verbales avec les repentistas et emboladores.

Album recommandé par Trad' Magazine